Green IT, tout savoir sur la sobriété numérique en entreprise !
Dans le contexte du tout numérique, il est important de se rappeler que les technologies et services numériques ne sont pas uniquement virtuels et s’appuient sur des supports physiques (terminaux, serveurs…). Toutes nos activités liées aux technologies numériques, bien qu’elles semblent immatérielles du fait des actions qu’elles permettent, supposent un coût environnemental. Cet impact est particulièrement important dans les entreprises, où l’ampleur de l’entreprise digitale ne cesse d’augmenter et fait partie intégrante des stratégies business et métiers. Or, si le numérique connait une croissance sans égal (+9% d’énergie consommée par an), il est soumis aux mêmes contraintes physiques que le reste de nos systèmes: extraction des matières premières, processus de fabrication et de livraison lourds en utilisation de ressources, consommation d’énergie … Il est donc de la responsabilité sociale des entreprises de limiter leur impact numérique et tendre vers un numérique sobre (Green IT) ou du moins mieux réfléchi.
Qu’est-ce que la sobriété numérique (ou Green IT) ?
La sobriété numérique est une démarche qui vise à réduire l’impact environnemental du numérique en limitant ses usages. En entreprise, cela revient à analyser son activité et ses besoins métiers afin de construire un système numérique qui diminue et optimise la consommation de ressources naturelles et énergétiques pour être plus en accord avec les contraintes environnementales.
La sobriété numérique, ou Green IT, se fait à deux niveaux : il s’agit d’une part de limiter les activités numériques (utilisation) mais aussi leurs supports (production d’équipements).
Selon le schéma ci-dessus, la production des supports est responsable de près de la moitié de la consommation d’énergie finale du numérique. À cette consommation d’énergie se rajoutent l’extraction et l’exploitation des matières premières, les processus de fabrication électroniques, la livraison pour les acheminer jusqu’aux utilisateurs … Dans le cas d’un smartphone entreprise par exemple, l’étape de production est ainsi responsable de 80% des émissions carbone de son cycle de vie. Aujourd’hui, l’utilisation toujours croissante des équipements numériques en entreprise n’est pas compatible avec nos ressources finies. Il revient donc aux entreprises, aussi, d’aller vers un numérique plus responsable en pilotant ses choix technologiques et son Green IT.
Quelles pratiques pour un numérique plus responsable ?
Tout d’abord, il est important d’avoir une approche systémique. Chaque activité ou support numérique n’est qu’un élément d’un système dont il faut tenir compte des différents composants : coûts énergétiques, consommation de ressources à la production, maintenance, gestion de compétences numériques, développement et gestion de software, impact sur d’autres activités et infrastructures qui y seraient liées etc. Cette approche systémique implique des prises de décisions multi-secteurs, à mener conjointement avec différents acteurs et métiers : RSE, QSE, DSI et IT, Digital, Achats, Direction Technique … Autant de départements qui doivent participer aux décisions numériques et achat responsable pour avoir une stratégie globale et ne pas avancer inefficacement par silos. Comprendre de façon globale le système numérique et ses impacts est une étape indispensable pour s’assurer de la cohérence entre les choix numériques, les objectifs et usages de l’entreprise, et les défis de ce siècle.
Ensuite, il faut réduire drastiquement les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre associées. Pour cela, il convient piloter ses choix technologiques afin de minimiser leur impact environnemental tout en maintenant ses apports essentiels. Le besoin auquel chaque déploiement d’équipement IT répond doit être questionné, et une fois mis en place, il est possible d’optimiser le bilan carbone de sa flotte informatique d’entreprise : en optant pour un contrat de maintenance pour réparer plutôt que remplacer ses équipements, en faisant reprendre son parc informatique en fin de vie utile pour qu’il soit réemployé, ou encore en complétant son parc avec du reconditionné pour éviter la production d’équipements neufs.
Pour conclure, déployer la sobriété numérique, c’est piloter les choix technologiques pour passer d’une gestion insouciante à une gestion résiliente. L’augmentation des émissions de co2 liées au numérique ne cessent d’augmenter (de 4% en 2019, elles pourraient atteindre 8% en 2025), et
l’essor du numérique est limité par les ressources finies qui sont exploitées
pour sa production et son utilisation. Plus qu’un choix, la sobriété numérique
est une urgence que les entreprises doivent prendre en compte dans leurs
stratégies globales, en impliquant les différents secteurs et métiers dans ses
décisions.
Sources : « Déployer la sobriété numérique » The Shift Project, Octobre 2020 « La face cachée du numérique » ADEME